En graphisme et en web, il existe de multiples logiciels qu’ils soient libres ou propriétaires, gratuits ou payants. Pas toujours facile de s’y retrouver… Ici, je vais vous partager les outils libres que j’utilise quotidiennement dans mon travail.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, parlons des logiciels les plus couramment utilisés dans les métiers de la communication.
Adobe ou Affinity, des logiciels privateurs et payants
En équipe ou seul, la plupart des professionnels de la communication ne jurent que par la suite logicielle Adobe. Depuis 1982, cette entreprise américaine a grandi et a pris le quasi monopole sur les outil numériques utilisés en photographie, graphisme, illustration, vidéo, audio, web/réseaux sociaux, 3D et réalité augmentée… Aujourd’hui, il existe de sérieux concurrents du même acabit comme la suite Affinity développé par Serif Europe.
Ces logiciels sont propriétaires et font payer le droit d’utilisation de leur logiciel sous forme d’abonnement. Ainsi, la plupart des professionnels de la création graphique et de l’image utilisent ces logiciels lucratifs et privateurs de libertés. Pour quelles raisons, me direz-vous?
Il est vrai que les raccourcis clavier, l’interface intuitive sont très pratiques. Aussi, les fichiers sont « interconnectés » ce qui permet de gagner beaucoup de temps. Chaque logiciel a sa propre capacité et sont donc complémentaires. Plus largement, une fois l’univers et la logique de ces géants intégrés, cela permet de réaliser des supports imprimés, des visuels web ou encore des vidéos rapidement et de manière fluide. En plus, c’est plutôt Adobe ou Affinity que l’on l’apprend dans les écoles d’art, image, vidéo ou design graphique. Pour ma part, c’était la suite Adobe.
Pourtant, l’un des plus gros problèmes est que si j’arrête de payer mon cher abonnement, je ne peux plus ouvrir mes fichiers. La magie s’arrête… Je ne peux plus travailler. La question des données personnelles est elle aussi une question de taille. Que font ces entreprises internationales de mes données personnelles? Est-ce qu’elles sont revendues?
Pourquoi et depuis quand j’utilise des logiciels libres?
Il y a 8 ans, un Libre déclic
Je les utilise pour la création graphique et le développement web depuis 8 ans. Avant, j’en avais déjà entendu parler mais sans réellement m’y intéresser.
Le déclic s’est fait pendant mon stage en agence de développement web courant 2016. L’une de mes missions était de réaliser des supports de communication pour l’imprimé, pour les réseaux sociaux et le site internet. Le hic était SANS la précieuse suite logicielle Adobe… payante. L’agence ne souhaitait pas payer un abonnement pour une personne qui restera temporairement et qui plus est, stagiaire.
C’est alors que je me suis penché vers les alternatives libres. Les développeurs web de l’agence pratiquaient couramment les logiciels libres pour le web et occasionnellement pour de petits travaux liés à l’intégration graphique de sites et applications web.
L’éthique et le concept du Libre m’a tout de suite parlé.
Un logiciel propriétaire ou privateur est un logiciel non libre qui ne permet pas d’exercer simultanément les quatre libertés du logiciel libre : utiliser, étudier, modifier, dupliquer ou diffuser. Autrement dit, les conditions d’utilisation définies entravent l’une de ces libertés.
Quant à lui, un logiciel libre offre les libertés d’utiliser, partager, modifier, étudier, dupliquer. Les licences Creative Commons permettent de communiquer clairement sur ces libertés sans le moindre doute. L’enjeu du Libre, c’est :
- l’accès universel aux outils numériques
- le contrôle des outils par les utilisateurs⋅rices
- la transparence sur leur fonctionnement
- la transparence sur le traitement des données personnelles
- l’indépendance de chacun⋅e vis-à-vis de sociétés éditrices de logiciels propriétaires.
D’ordinaire, ces logiciels sont soutenus avec des dons et demeurent gratuits pour être accessible. Pour ma part, je soutiens en temps ou en argent les logiciels que je pratique.
En bref, ce qui me pousse aujourd’hui à utiliser les logiciels libres, c’est l’éthique, l’universalité, l’ingéniosité et surtout montrer que l’on peut faire autrement! Alors, quels sont mes logiciels préférés?
*Prochainement, des articles approfondiront le concept du logiciel libre vs propriétaire, les licences Creative Common ainsi que les formats de fichiers ouvert / fermé.*
Logiciels libres pour le web et le graphisme
En graphisme, on a besoin essentiellement du pack PAO (Publication Assistée par Ordinateur). Il se compose de :
- Adobe Photoshop ou Affinity Photo (image et photo)
- Adobe Illustrator ou Affinity Designer (dessin vectoriel)
- Adobe Indesign ou Affinity Publisher (mise en page)
En web, on peut éventuellement utiliser Adobe Dreamweaver (site web sans codage) ou alors des éditeurs de texte comme Visual Studio Code, SublimText.
Mes logiciels libres préférés au quotidien
Choisir d’utiliser un logiciel libre plutôt qu’un logiciel privateur, c’est un peu comme l’agriculture paysanne vs l’agriculture intensive, faire vos courses chez les paysan·nes ou à l’hyper supermarché. Ce n’est pas la même vision du monde. L’une est artisanale et l’autre est industrielle.
Ceci dit, tous les logiciels libres ne se valent pas et on a tous et toutes nos préférences. Voici les miennes en graphisme et web:
Pour le traitement photo et image : Gimp ou Krita
Gimp est un outil d’édition et de retouche d’image. Je recadre, rééquilibre les couleurs ou modifie la résolution d’une photo.
Krita permet aussi d’éditer et retoucher des images. Il est spécialisé dans la peinture numérique et l’animation 2D. Contrairement à Gimp, il gère le CMJN (couleurs d’impression).
Pour le dessin vectoriel : Inkscape ou Krita
Inkscape est un outil de dessin vectoriel et gère pour l’instant uniquement le RVB. De multiples extensions existent pour le booster. Avec celui-ci, je dessine, illustre et crée des pictogrammes.
Krita gère aussi le vectoriel. Il a vraiment plusieurs cordes à son arc! Je le trouve très polyvalent et l’utilise de plus en plus.
Pour la mise en page et l’export PDF : Scribus
Scribus est un outil de mise en page de documents. Je l’utilise pour concevoir et préparer les fichiers à envoyer en imprimerie. Par exemple: affiche, dépliant, carte de visite, livre, plaquette, flyer, magazine, journal…
Pour écrire ou éditer du code : Gedit, Notepad++ ou Notepadqq
Gedit, Notepad++ et Notepadqq sont tous trois des éditeurs de texte et de code. Gedit est l’éditeur de texte par défaut d’Ubuntu. Notepadqq est le clone Linux de Notepad++ qui lui fonctionne avec Windows. Je les utilise pour créer des sites internet et écrire/modifier du code.
Finalement, j’ai eu bien évidemment un temps d’adaptation comme toutes les nouveautés. Et même si pour un tas de raisons, les logiciels propriétaires paraissent meilleurs, je n’y reviendrai pas. Je préfère l’éthique et la liberté! Être graphiste webmaster en utilisant des logiciels libres, c’est testé et approuvé!
Donc si vous êtes à la recherche d’un ou plusieurs logiciels libres en graphisme ou en web, cet article pourra vous aider. Si vous avez envie de sauter le pas, allez-y et parlons-en!
Peut-être nous retrouverons-nous pendant l’un des ateliers Commun déclic pour découvrir l’un de ces outils? 😀